Présenté par Robert Maggiori Avec Monique Canto-Sperber, philosophe Maxime Rovere, philosophe Abbé Christian Venard, aumônier
L’humour, sourire de l’intelligence, est un cadeau qui a été fait aux hommes, dont l’esprit ne serait que géométrie s’il n’était fécondé par le mot d’esprit et les tours qu’il se joue à lui-même. Aussi ne peut-on guère concevoir que quelque ordre puisse lui être donné, ni qu’une limité doive lui être imposée. Tel un fou du roi, l’humour apparaît quand il veut, où il veut, ne s’agenouille devant personne et se rit de tout pouvoir. En ce sens, il est l’allié privilégié de la liberté d’expression, et son outil le plus efficace, qui lui permet de tout dire, dégonfler les arrogances, fustiger les abus, éveiller les consciences, sans blesser ni humilier personne. Mais la liberté d’expression elle-même est-elle vraiment autorisée à ne respecter aucune limite, à mépriser les méprisés, se moquer des affligés, piétiner ce que d’aucuns estiment sacré? De quelle liberté la liberté d’expression, soutenu par l’humour, est-elle l’expression? Et de quelle expression, langagière, artistique, l’expression de la liberté est-elle la garantie?