Si la chouette de Minerve ne se lève que la nuit tombée, si dès l’Antiquité de grands philosophes affirment que philosopher exige expérience et maturité, il n’en reste pas moins que le « désir de philosopher » peut naître à n’importe quelle saison de la vie et être provoqué par une simple question d’enfant. Aujourd’hui, enseigner la philosophie dans des classes de collège et d’école primaire, organiser des « groupes de réflexion » avec de jeunes enfants ne semble plus hérétique, et maintes expériences faites dans le monde entier montrent au contraire à quel point se mettre à l’écoute des questionnements de l’enfants, et les traduire dans le langage, épuré de sa technicité, de la philosophie, peut être bénéfique à l’acquisition de l’esprit critique – filtre par où passent les savoirs mais non les idées toutes faites et les préjugés.
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Table ronde // Que peut la philosophie à l’école ?
Edwige Chirouter, Alicia Polzella Gauduel, Sébastien Charbonnier, Frédéric Lenoir