Les Ateliers / La Violence

Quelles sont les origines de la violence ? Doit-on penser que le simple fait de « coexister » est déjà en lui-même cause de querelle, de rivalité, d’envie, parce que les « biens » dont chacun a besoin pour assurer sa subsistance sont rares et doivent être « disputés » ou arrachés à la nature selon ses forces et ses capacités, forcément inégales ? L’organisation de la cité elle-même, autrement dit la politique, peut-elle canaliser les violences ou au contraire en crée-t-elle de nouvelles ? Qu’est- ce qui justifie que l’État de droit ait le « monopole légitime » de la violence ? Quelles sont ces violences blanches et secrètes qui peuvent intervenir dans le secret des relations amoureuses, amicales, familiales ? Qu’est-ce qui permet que se perpétue la violence faite aux femmes ? Quelle fascination la violence exerce-t-elle pour être l’objet de tant de représentations esthétiques, littéraires, picturales, cinématographiques ? La violence des mots, de l’insulte, peut-elle être comparable à la violence des coups ? Y a-t-il une « violence de la nature » qui semble répondre aux violences qu’on fait à la nature ?

La vocation de la philosophie n’est certes pas de « consoler ». Mais en abordant sous toutes ses facettes la difficile question de la violence – où est engagée la possibilité même de vivre ensemble dans la paix et le respect de chacun –, les Ateliers organisés par les Rencontres Philosophiques de Monaco ont voulu montrer que la philosophie, accessible à tous lorsqu’elle est pratiquée en un langage clair et direct, peut néanmoins aider à chasser par la connaissance les fausses peurs.