Le féminisme a-t-il besoin des hommes ? A cette question en apparence simple, il n’y a pas de réponse évidente. Le mouvement féministe, à travers les siècles, s’est toujours appuyé sur des cercles de parole non-mixtes pour faire émerger les vécus spécifiques de femmes. Dans les années 70, ce sont dans des groupes de femmes qu’on été pensées les revendications concernant la contraception et l’avortement. Dans ces années #Metoo que nous vivons actuellement, il a fallu que les hommes se taisent pour que résonnent les témoignages des femmes victimes de violence sexuelle, et que le monde prenne conscience de leur caractère systémique. Les artistes et penseuses féministes, de Charlotte Perkins Gillman à Alice Coffin, en passant par Monique Wittig et Valérie Solanas, ont souvent dessiné les contours utopistes de communautés sans hommes, un moyen radical, mais sûr, de libérer la société de toute domination patriarcale. Souvent, leurs proposition ont reçu en réponse les réactions, parfois violentes, de celles et ceux qui tiennent à ce qu’on précise : Pas TOUS les hommes. Indéniablement, s’il est un futur féministe désirable, il doit se construire avec nos frères, nos pères, nos fils et nos amants. Aucune féministe n’envisage sérieusement un monde sans homme, mais fait plutôt le constat de la difficulté de trouver la juste place des masculinités dans ce mouvement. Qu’est-ce que le sexisme fait aux hommes ? Les hommes doivent-ils se taire ou parler ? Comment éduquer les garçons ? Quel avenir pour l’hétérosexualité ?
Pour répondre à ces questions, Lauren Bastide, journaliste et productrice de podcast, depuis six ans, ne reçoit à son micro que des femmes dans son podcast La Poudre. Elle s’entretiendra avec l’historien et écrivain Ivan Jablonka qui pense, depuis plusieurs années, la question des masculinités et la place des hommes dans le mouvement féministe.