Nul ne saurait douter de la centralité de la question « qu’est-ce que l’humain ? » dans et pour l’histoire de la pensée philosophique. Depuis les penseurs présocratiques, cette histoire se sera continuellement confrontée à la « question de l’humain » en cherchant à exprimer et à définir son essence, à rechercher le fond de sa nature et l’horizon de sa signification. Philosopher, ce n’est peut-être rien d’autre, en ce sens, que d’interroger l’humain, et donc son passé, son devenir et son avenir : d’où vient, que devient et où va l’humain ?
Or si l’histoire de la pensée philosophique se sera depuis toujours constituée en une réflexion soutenue quant à l’humain et par un questionnement réitéré en vue de son sens, c’est bel et bien que cette réflexion et ce questionnement demeurent non seulement infinis et illimités en eux-mêmes, mais qu’ils évoluent sans cesse, se transforment et se rénovent perpétuellement. Tout se passe comme si la réflexion et le questionnement quant à l’humain ne pouvaient se contenter ou se satisfaire d’une simple définition, mais ne cessaient de se multiplier et de s’approfondir au point où, aujourd’hui comme hier, l’humain se voit plus que jamais déchiré entre l’être, le devoir-être et le peut-être. Ce qui ne peut nous empêcher d’ajouter à la question « qu’est-ce que l’humain ? » l’interrogation suivante : d’où vient à l’humain ce perpétuel désir de se métamorphoser ? Comment l’humain prévoit-il, réalise-t-il, accepte-t-il ses métamorphoses, à la fois physiques et psychiques ? Et plus encore, vers quelle fin, norme, valeur, vers quel idéal ou quelle réalité s’engage-t-il dans ses incessantes transformations ?
En 2018-2019, nous aborderons parmi les questions les plus importantes de ces multiples métamorphoses de l’humain tout en nous exposant toujours à la question : « qu’a été, qui est et que sera l’humain ? »