La parole est ce mĂ©dium toujours Ă la fois public et privĂ©. Par la parole, en effet, lâhumain outre passe continĂ»ment la dĂ©marcation entre le singulier et lâuniversel, entre la sphĂšre commune et la sphĂšre personnelle. Or si la parole est bien un tel mĂ©dium, elle sâexerce nĂ©anmoins trĂšs diffĂ©remment selon sa visĂ©e et sa finalitĂ©. En effet, la parole publique est sujette Ă des rĂ©seaux de signifiants et de rĂ©fĂ©rents qui, dans la sphĂšre privĂ©e sont souvent inopĂ©rants, voire incongrus. Et inversement, la parole privĂ©e fait appel Ă des motifs et des prĂ©textes tout autres que ceux reconnus et caractĂ©ristiques dans la sphĂšre publique. Quelles sont ces diffĂ©rences ? Et comment penser une telle distinction au sein dâun mĂȘme mĂ©dium, la parole ?
Faut-il chercher Ă concilier lâintimitĂ© de la parole privĂ©e et lâuniversalitĂ© de la parole publique ? Si oui, de quel droit et en fonction de quel but ? Et sinon, comment rĂ©gler lâĂ©quilibre entre ces deux paroles si profondĂ©ment diffĂ©rentes, voire Ă©trangĂšres ?