« Etre humain » peut sâentendre comme un appel Ă dĂ©finir ce quâest lâhumain, ce qui le signifie et le dĂ©termine, le fonde et le constitue. Lâhistoire de la philosophie a, depuis toujours, cherchĂ© Ă rĂ©pondre Ă cet appel, et tentĂ© dâexprimer lâĂȘtre de cet ĂȘtre nommĂ© « humain », son origine et sa provenance, son essence et sa substance, ce qui le diffĂ©rencie ou le rapproche des autres ĂȘtres. Mais lâexpression « ĂȘtre humain » peut aussi sâentendre comme une injonction Ă©thique et rĂ©vĂ©ler un « supplĂ©ment moral » irrĂ©ductible Ă sa dĂ©finition ontologique. « Etre humain », dĂšs lors, peut signifier non seulement ce quâest lâhumain, mais aussi ce que lâhumain doit devenir et ce envers quoi il se doit dâadvenir. Il ne sâagit pas, en effet, pour lâ« ĂȘtre humain » de se dĂ©finir uniquement en termes dâĂȘtre, ni de comprendre le sens de son ĂȘtre, mais Ă©galement de se hisser au-delĂ de ce quâil est, par-delĂ sa dĂ©finition ou comprĂ©hension ontologique, et de sâĂ©lever vers un idĂ©e Ă©thique, celle dâhumanitĂ©.