L’assassinat de Rosa Luxemburg et de Karl Liebknecht, le 15 janvier 1919, fut comme un prélude déjà cruel aux « sombres temps » à venir du nazisme. Une question se posait déjà à certains penseurs de ce temps, au premier rang desquels Walter Benjamin et Ernst Bloch : comment construire une espérance politique à partir d’une telle barbarie en marche ? On s’aperçoit que les « testaments » des deux spartakistes assassinés avaient fait appel à un lyrisme poétique quelque peu surprenant au premier abord. Or ce lyrisme doit se comprendre à partir d’une position philosophique issue du premier romantisme allemand, ainsi que du romantisme républicain des Français des années 1830-1848. Les textes de jeunesse de Walter Benjamin en donnent, non seulement un témoignage, mais encore une raison d’être philosophique.
La conférence sera suivie d’un dialogue avec les membres fondateurs philosophes Joseph Cohen, professeur au University College Dublin, Robert Maggiori, critique littéraire (Libération) et Raphael Zagury-Orly, professeur à Sciences po.
La conférence se fait dans le cadre du Prix de la Principauté 2019 qui a été décerné à Georges Didi-Huberman conjointement par la Fondation Prince Pierre et les Rencontres Philosophiques de Monaco pour l’ensemble de son oeuvre.