Bruno Latour inspire depuis plusieurs décennies le travail de philosophes, historiennes et historiens, sociologues, éthologues, anthropologues et artistes dans le monde entier. Face à Gaïa occupe une place particulière dans son oeuvre : ce livre appelle à une réaction au-delà de la simple assimilation théorique.
Ce qui a l’apparence d’une question purement scientifique est en vérité un différend d’ordre politique. L’hypothèse Gaïa de Lovelock et Margulis représente l’effort pour reconnaître que la Terre est un sujet qui agit et intervient avec force dans notre histoire. Nous sommes moins sur la Terre que face à elle. La question écologique est moins celle du respect du vivant que celle de l’acceptation et de la représentation de l’actrice politique par excellence : notre planète. Reconnaître sa puissance d’agir signifie faire coïncider la protagoniste de l’histoire de la vie avec sa scène.
Autour de ce défi, des spécialistes de différentes disciplines scientifiques et artistiques se sont réunis. Chacun des auteurs raconte sa rencontre avec une des propositions contenues dans Face à Gaïa, comment elle l’a interrogé, bouleversé, voire contrarié. On ne fera face à Gaïa qu’en entremêlant les savoirs issus de l’exploration de cette « zone critique » (autre nom de Gaïa), les performances des artistes, la philosophie, la métaphysique et la théologie.
Gaïa en sort encore plus fascinante, provocante et menaçante.
Sous la direction d’Emanuele Coccia et Frédérique Aït-Touati.
Collectif : Sébastien Dutreuil, John Tresch, Baptiste Morizot, Nastassja Martin, Vinciane Despret, Stéphane Van Damme, Déborah Bucchi, Patrice Maniglier.
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