Une maison protège de l’extérieur, et elle garantit les besoins essentiels à notre survie. Mais une maison est aussi un lieu à soi, davantage même, un « lieu de soi », dans lequel s’exprime ce que nous avons de plus intime, car elle est aussi faite de nos gestes, de nos postures, de nos déplacements, de nos affects, de nos odeurs, de nos souvenirs, de la manière singulière dont nous l’habitons. Ses portes peuvent cependant s’ouvrir : la maison est alors exposée au dehors, elle est un lieu de passage, d’accueil, d’hospitalité, de rencontre, de surprise parfois.
Mais à quoi pourrait ressembler une « Maison des philosophes », une « Maison de la philosophie » ?
Un observatoire à partir duquel observer et regarder le monde ? Un atelier où seraient, dans la tranquillité et la longue durée forgés les concepts qui aideraient à saisir les conditions auxquelles le monde serait habitable, pour les générations futures ? Un lieu de rencontre donnant aux penseurs le loisir d’échanger leurs vues et leurs théories, leurs interrogations et leurs investigations ? Un lieu d’accueil, un « portique », un « jardin », une « académie », un « lycée », offrant à tous, aux passants, aux curieux, aux invités, la possibilité de suivre des cours ou des conversations, de mieux connaître les grandes pensées classiques, de se cultiver et s’instruire ?
La « Maison des philosophes » ou la « Maison de la philosophie » serait tout cela à fois, une résidence de la pensée, où les philosophes séjourneraient, partageraient les repas, les rires, les questions, feraient aux hôtes découvrir les différentes architectures conceptuelles qui ont façonné la philosophie contemporaine…